Delphine Aboulker

Mes inspirations

Mon parcours a bénéficié de la double-attraction de la peinture et de l’architecture et je trouve mon inspiration dans leur interaction. Viscéralement attachée à l’architecture et aux enjeux esthétiques et politiques qu’elle contient, j’adore aussi la peinture, qui est mon espace de création.

J’ai commencé à peindre à New York, le soir, auprès de Franck 0’ Cain, qui m’a beaucoup apporté et qui m’a ouvert à la riche émulation de la peinture en atelier. J’aime cette dynamique : peindre avec d’autres gens.

J’ai besoin de contraintes pour stimuler mon imagination, aussi mon travail de création se nourrit-il de nombreux courants et notamment de l’expressionisme abstrait, courant des avant-gardes américaines de l’après-guerre, et de ses peintres, parmi lesquels Willem de Kooning (1904-1997), Jackson Pollock (1912-1956), Franz Kline (1910-1962), Mark Rothko (1903-1970), Cy Twonbly (1928-2011) ou Robert Rauschenberg (1925-2008), ainsi que de leurs héritiers : Pierre Alechinsky, Per Kirkeby, John Chamberlain ou Richard Diebenkorn.

Je m’inspire constamment de ce qui m’entoure, que ce soient des souvenirs ou des expositions fortes comme la rétrospective de Joan Mitchell à la fondation Vuitton ou celle de Sally Gabory à la fondation Cartier. Par exemple, j’aime la manière dont cette artiste associe des lieux à des êtres de sa famille.

Je pars toujours d’une idée ou d’une œuvre que j’incarne en peinture, à ma manière : ce peut être la réinterprétation d’œuvres de maîtres : les Femmes d’Alger, de Delacroix, la Sainte-Anne, de Léonard de Vinci, les estampes d’Hokusai, des images que je collectionne ou des photos personnelles de paysage, de nuages, de végétaux … Je vois mes œuvres comme un processus de dérivation à partir d’une atmosphère originelle : je déplace, je décline, je développe. Je cherche à être en prise avec la matière. C’est pour cela que j’aime maroufler mes toiles moi-même et que je m’intéresse à des médiums aussi différents que possible : l’acrylique, les sticks à l’huile, les pastels secs ou gras, la gravure sur bois, sur lino, le collage, l’aquarelle, l’ardoise et bois… J’adore le contact avec les matériaux.

Je m’inscris dans une démarche intuitive. Je cherche à inventer des espaces qui m’étonnent, un équilibre dans les textures et les matières, un fond sur lequel peuvent s’inscrire mes angoisses ou mes joies. Je m’installe dans mes toiles comme en un lieu : je cherche à être peintre et architecte.

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