Paysages et
nature abstraite

29 ŒUVRES

Réalisées alors que je rentrais de New-York, en de petits formats, ou dix ans plus tard, plus grandes, les toiles se répondent dans un même besoin de travailler la couleur en série.
On y retrouve la double influence de Richard Diebenkorn (1922-1993) dans le travail de la matière en épaisseur, etde Nicolas de Staël (1914-1955), dans les aplats chromatiques. Les contrastes de teinte et de saturation, intrinsèques à chaque toile ou juxtaposés à leur diptyque, ainsi que le travail sur la matière (billes de verre et poudre de marbre qui confèrent transparence ou opacité) proposent leur variation sur le même, à travers la diversité des supports et des techniques.Les teintes acidulées ou lumineuses donnent une gaieté vivante à l’espace de la toile tandis que les aplats invitent à la contemplation.

Certains traits donnent du mouvement aux scènes, comme une chute ou une fumée qui s’envole, selon les dynamiques ascendantes ou descendantes que l’imagination s’amuse à lire. On devine là un grand canyon, un lac, une fêlure, ici, des buildings, la mer. C’est la proposition que, par ces paysages et natures abstraites, j’ai voulu faire au regardeur : qu’il ressente et devine.

« Ici, une expression d’un désordre contrôlé. Ce qui s’arrache doucement à la rationalité et déploie, au fil de collages, de déchirures, d’assemblages, une inconséquence poétique, c’est-à-dire dépourvue de toute visée, une inconséquence en soi. Non pas un geste pur mais, à tout le moins, une pureté du geste, sans autre finalité qu’elle-même. Libre, en somme. »

Matthieu de Sainte-Croix, chercheur, critique, écrivain